Auteur, compositeur et producteur, son nom demeure associé à de grands succès de la chanson française des années 70 et 80. Jean-Louis d’Onorio vient de s’éteindre dans sa soixante-dix-septième année.
« Pile ou face », « Henri porte des Lilas », « Allez les verts » … il est des chansons dont le succès dépasse, auprès du grand public, la notoriété de leurs créateurs. C’est le cas des compositions de Jean-Louis d’Onorio de Meo, qui a œuvré à l’écriture et la réalisation de tubes devenus cultes, qui font désormais le bonheur des programmations branchées sur la nostalgie.
En attendant de tutoyer les sommets, la carrière de Jean-Louis d’Onorio démarre dans les années 60 en tant qu’auteur-compositeur de chansons pour des interprètes tels qu’Hélène Cefay puis, dans les années 70, Claude Aury et Philippe Cantrel, mais c’est à partir du milieu de la décennie que le succès lui sourit vraiment avec la chanson « Elle était belle » composée pour Hervé Vilard.
Avec Jacques Monty, ex-chanteur yéyé, Jean-Louis d’Onorio voit sa courbe de réussite professionnelle suivre celle du club de football français emblématique de l’époque : l’AS Saint-Etienne. Grand fan du club, Monty lui propose de composer la chanson qui, interprétée par les supporters, deviendra le tube de l’année 76 : « Allez les Verts » … Suivie, toujours sur le terrain du foot, du « Petit Rocheteau », chanson à la gloire du jeune attaquant vedette des Verts.
À cette époque, Jean-Louis d’Onorio est aussi producteur, comme sur l’album disco de Sunshine on the World (1978), et signe la musique de « J’tape un doigt » de Coluche.
Tandis que la chanson française des années 80 se modernise, Jean-Louis d’Onorio délaisse la veine humoristique pour travailler avec de nouveaux visages. Son « Henri porte des Lilas » composé avec Philippe Timsit devient un énorme tube de l’année 81. Les deux se retrouveront sur « Pour elle » et « J’avais rêvé ». Jean-Louis d’Onorio apprivoise les accents pop et dance qu’introduit l’usage des synthétiseurs sur une autre collaboration à succès avec Corynne Charby pour une série de singles parmi lesquels « Pile ou face », grand hit de 1987. Le nom d’Onorio figure également sur des chansons de Corinne Hermès, Claire Castelin, Jacques Dancourt, Gilbert Sitbon, Franck Olivier et Norbert Alvil, mais s’efface peu à peu à partir du milieu des années 90. Il reviendra alors à la composition de musique de films, travail qu’il avait entamé en 1978 avec « Le pull-over rouge » de Michel Drach. Suivront « Vénus » en 1983 et le court-métrage « La galette des rois » en 2001.
Jean-Louis d’Onorio de Meo a été admis à la Sacem dans les catégories auteur et compositeur le 28 janvier 1970 et promu Sociétaire définitif dans la catégorie compositeur le 9 avril 1981.
« Nous avons écrit énormément de chansons avec Jean-Louis. L'une des plus connues reste "Allez les Verts", l’hymne officiel de l’AS Saint-Etienne depuis plus de quarante ans, dont il était le compositeur. Je tenais à le rappeler parce que, pour moi, la musique compte autant que les paroles. » Jacques Monty, auteur-compositeur-interprète et producteur.
« Jean-Louis D'Onorio vient de nous quitter sans bruit, artisan de l'ombre qui nous laisse des succès populaires incontournables et aussi quelques pépites telles que ce « Sunshine on the world », album futuriste sur des textes de Boris Bergman. » Claude Lemesle, auteur, Président d’honneur de la Sacem.
Publié le 25 août 2023