Pierre Papadiamandis, le diamant d'Eddy

La Sacem rend hommage au compositeur et pianiste, Pierre Papadiamandis véritable alter ego d’Eddy Mitchell, avec qui il a signé près de 200 œuvres tout au long de cinq décennies. Cette belle complicité artistique demeure la face la plus connue d’une carrière créative prolifique.

©Musée Sacem

Né en 1937 en région parisienne dans une famille grecque originaire d’Anatolie, il apprend le piano dès l’âge de cinq ans, découvre plus tard le jazz et se produit dans les boîtes de nuit parisiennes tout en travaillant comme caméraman pour Gaumont.

C’est à l’âge de 25 ans, qu’il rencontre Eddy Mitchell. L’artiste cherchait un pianiste pour chanter à Bobino sa chanson Toujours un coin qui me rappelle. C’est dit, Pierre intègre alors l’orchestre d’Eddy... tout en accompagnant parfois le chanteur Antoine.

Deux ans plus tard, le compositeur offre au chanteur sa première mélodie : J’ai oublié de l’oublier. Elle marquera le début d’une collaboration aussi fidèle que fructueuse, rituellement signée Claude Moine (Eddy Mitchell)/ Pierre Papadiamandis.

Pourtant, entre deux chansons pour Eddy, notre pianiste accompagne d’autre artistes en tournée, compose pour Michel Delpech (Que Marianne était jolie), Ray Charles et Dee Dee Bridgewater (Precious Thing, paroles de Ronnie Bird), mais aussi Françoise Hardy, Grace Jones, Jacqueline Dulac, Céline Dion, Johnny Hallyday, Dick Rivers ou Christian Morin. Le tout en enregistrant quelques disques en solo et en composant plusieurs musiques de films (dont Une semaine de vacances de Bertrand Tavernier) et le générique de la série Téléchat.

On ne compte plus les tubes d’Eddy Mitchell signés Papadiamandis et devenus des classiques, d’Alice à Rio Grande, en passant par C’est facile, La fille du motel, La dernière séance, Il ne rentre pas ce soir, Couleur menthe à l’eau, Le cimetière des éléphants, Nashville ou Belleville, ou Lèche bottes blues. A chaque fois, le compositeur a su s’adapter aux différents styles de son "chanteur attitré" : blues, rock, country, jazz ou variétés.

Pierre Papadiamandis a reçu, entre autres, le Grand Prix Sacem de la Chanson française en 1990 ou le Grand Prix de l’Unac en 1996.

"Jamais osmose ne fut aussi complète, jamais complicité ne fut aussi prolifique. Le duo magique Pierre-Eddy nous a fait cadeau de tant de ces petits bonheurs de 3 minutes appelés chansons! Les melodies de Pierre ont inspiré les mots d'Eddy et cela donne un florilège inoubliable qui, loin du cimetière des éléphants, va rester vivant dans le cœur des gens." Claude Lemesle, auteur, président d'honneur de la Sacem

Publié le 23 mars 2022